La commune de Gibloux est menacée par le développement de nouvelles gravières
Boite aux lettres parue dans La Liberté du 25 juin 2025
L’an dernier, la consultation du plan sectoriel pour l’exploitation des matériaux (PSEM) était lancée avec un retentissement rare. Le scénario de la saison 1 laissait pantois les citoyennes et les citoyens à qui on disait que pour les besoins de la construction, on allait creuser dans leur jardin afin d’y extraire l’or gris. Le scénario n’a pas du tout plu et le réalisateur étatique était renvoyé à la conception d’une meilleure dramaturgie (LL du 14 juin, «Le besoin en gravier revu à la baisse»).
Voilà donc la saison 2. Sa diffusion juste avant l’été n’échappe pas à la sagacité des citoyennes et des citoyens de Gibloux à qui il est dit, en substance: OK, on ne prendra pas votre jardin, mais seulement la forêt du Chaney dans laquelle vous allez vous balader pour vous rafraîchir au bord de son biotope ou pour effectuer votre parcours Vita; et même si elle se trouve sur une zone de protection des eaux souterraines, on vous promet qu’on fera attention avec les pelleteuses. Ce nouveau scénario n’atteindra certainement pas les hauteurs du box-office, même dans la catégorie «film d’horreur».
Mais attention à la saison 3. Si le canton maintient ce scénario, ce sont les membres élus au Conseil communal de Gibloux qui seront producteurs et auront le dernier mot pour déterminer si ce scénario mérite ou non d’être tourné. Il s’agira donc de questionner les futurs candidats à l’exécutif communal en 2026 sur leurs intentions relatives au sacrifice ou non de notre forêt, lieu de vie et de ressourcement de toute une population. Le mouvement citoyen «Gibloux pour demain» s’opposera de toutes ses forces à cet abattage pour du bétonnage.
– Philippe Savoy
pour le comité de «Gibloux pour demain»
Image vignette © Jean-Baptiste Morel pour La Liberté